jeudi 1 septembre 2016

Le Grand Bazar - 1973 - Claude ZIDI

Dans la banlieue française du début des années 70...
Quatre jeunes prolos, récemment licenciés, prennent la défense d'un épicier qui doit affronter la concurrence d'une grande surface.

Parmi tous les long-métrages auxquels ont participé les Charlots, Le Grand Bazar est celui qui a la moins mauvaise réputation. Le film a d'abord un réel intérêt sociologique. Véritable photographie du début des années 70 et de la fin des Trentes Glorieuses, il montre la banlieue française telle qu'elle n'existe plus dans le cinéma français: tranquille, sans problèmes d'insécurité ni de communautarisme. Les grands ensembles, aujourd'hui décriés et stigmatisés, représentaient un authentique espoir qui allaient améliorer la qualité de vie de millions de français.

On y voit l'apparition des premières grandes surfaces ainsi que les problèmes que connaitront les petits commerces. Le Grand Bazar est en apparence assez manichéen mais se révèle étonnement subtil: il montre de courageux petits commerçants qui vont rapidement retourner leur veste et vendre leurs âmes au grand capital. Même Émile l'épicier pour qui les Charlots vont se battre, va se révéler être une crapule finie. Le ton est tendrement satirique, d'un tendance anarcho-poujadiste bon enfant.

Sinon, que vaut le film au-delà du discours politique? Il n'est pas mauvais mais n'est pas sans gros problèmes. Les seconds rôles sont réellement excellents. En plus de Michel GALABRU en épicier et Michel SERRAULT  en directeur de grande surface, on a un festival de tronches et seconds couteaux du cinéma français: Jacques SEILER en vigile, Roger CAREL en commissaire-priseur et même COLUCHE qui fait un caméo en acheteur d'appartements. Si certains gags tombent à plats, d'autres fonctionnent parfaitement comme la scène du réveil des Charlots. Le rythme est assez soutenu et on ne s'ennuie pas, le film ayant l'intelligence d'être assez court (83 min)

Le Grand Bazar aurait pu être une sympathique comédie sans les Charlots: ces derniers ne sont pas des comédiens, mais des musiciens  arrivés par hasard dans le cinéma. Ils ne savent pas du tout jouer. De plus, leurs rôles n'ont visiblement pas été écrits, les personnages sont totalement interchangeables et malgré toute la sympathie qu'ils inspirent, on a du mal à réellement s'intéresser à eux.

De bonnes idées, des seconds rôles sympathiques: Le Grand Bazar aurait pu être une petite réussite sans ses quatre vedettes, ou alors avec un peu plus de travail.

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