dimanche 3 juillet 2016

Les Anges Sauvages - 1966 - Roger CORMAN

Titre original: The Wild Angels

Blues, le chef d'un gang de motards californiens, se rend dans le désert avec sa bande afin de récupérer la moto d'un de ses amis, Loser. Les choses vont mal tourner. 

Avant d'être le Captain America dans Easy Rider, Peter FONDA avait déjà joué un biker. Mais loin d'être un gentil baba-cool, il campe ici un voyou brutal. Les Anges Sauvages est une production American International Pictures réalisée par Roger CORMAN. Bref, un pur film d'exploitation où le but est de vendre des tickets.

Le début est réussi: Peter FONDA a la classe en simili-Hell's Angels, la mise en scène est dynamique et la bande son de qualité. On peut penser ce qu'on veut de Roger CORMAN, de son opportunisme, mais avec trois francs et six sous, il peut faire des petits films sympathiques et a de réelles qualités de cinéaste. Donc on pense qu'on va regarder un bon exemple bikersploitation à la Satan's Sadists ou Hell's Angels 69.

Malheureusement, l'histoire prend rapidement un mauvais tournant:  pour la seconde partie du film,  CORMAN a du oublié de payer le scénariste qui a repris son script et l'a laissé se débrouiller seul. L'histoire n'avance plus, les motards se mettent à agir comme de vrais crétins et on s'ennuie. Même le discours que fait Peter FONDA face au prêtre et semble avoir marqué certains ("We want to be free! We want to be free to do what we want to do! We want to be free to ride...") sonne horriblement faux. Dommage car il y avait du potentiel pour faire un petit classique.

Peter FONDA - A mon avis, il doit regretter
certains choix de carrière.
Un aspect qui peut déranger certains est l'imagerie nazie que les motards arborent (Peter FONDA a une croix de fer autour du cou). Cela peut paraitre légitimement choquant de nos jours, mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Tout d'abord dans les années 60, la vision du conflit de la Seconde Guerre Mondiale était différente de celle que l'on a aujourd'hui. Si les horreurs nazies et les camps étaient connus, ils n'étaient pas aussi importants dans la mémoire collective. Ensuite, il ne faut pas oublier qu'un film comme comme Les Anges Sauvages s'adresse avant tout au public américain: ce dernier n'a pas du tout vécu le conflit de la même façon que les européens, ils n'ont pas été occupés, ni même violemment bombardés comme les anglais durant le Blitz. Les drapeaux à croix gammés et les casques de la Wehrmacht relèvent, selon moi, plus de la provocation que d'une réelle adhésion à l'idéologie nazie, comme le feront certains punks anglais dix ans plus tard.

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