dimanche 6 mars 2016

The Firm - 1989 / Alan CLARKE - 2009 / Nick LOVE

The Firm - 1989 - Alan CLARKE

Agent immobilier, Clibe "Bexy" BISSEL est marié et a un enfant. Il mène une petite vie tranquille et est un vrai monsieur-tout-le-monde. Son seul signe particulier est qu'il est également le leader d'une bande de hooligans.

Alan CLARKE est un réalisateur anglais ayant principalement œuvré à la télévision, d'où un relatif anonymat et une très mauvaise distribution de ses films en France. The Firm n'est d'ailleurs pas un un film destiné au cinéma, mais un téléfilm de la BBC.

The Firm raconte l'histoire de Bexy dont le hobby est de se battre avec les bandes rivales de supporter. Il rêve cependant de les unifier avant le prochain championnat d'Europe lorsqu'il devra se rendre sur le continent et se battre contre les hooligans européens. Quelque part, The Firm est un prototype de Fight Club, les deux films racontent peu ou prou la même histoire: des jeunes hommes dans la trentaine, parfaitement intégrés socialement passent leur week-end à se battre pour se prouver à eux-mêmes et aux autres qu'il existent. Bexy s'image en leader national des hooligans, mais son rêve de gloire va peu à peu le détruire, lui sa famille et même son gang.

The Firm étant un téléfilm, le manque de moyens est assez criant, ce qui paradoxalement sert le film: peu d'acteurs et inconnus pour la plupart, des décors naturels, l'ensemble a un côté brut de décoffrage. Le ton est ultra-réaliste et n'a pas pris une ride. Gary OLDMAN, alors inconnu, est parfait dans son rôle de petite frappe qui rêve d'être un grand.

Philip DAVIS
Pour la petite anecdote, le chef du gang adverse, surnommé le Yeti, est interprété par Philip DAVIS qui est également réalisateur du très bon Hooligans (1995).










The Firm - 2009 - Nick LOVE

Dom est un jeune adolescent qui traine dans une banlieue ouvrière de Londres. Un jour, son chemin va croiser celui de Bexy, le chef d'une bande de hooligans.

La version 2009 de bonnes idées mais ne les exploitent pas correctement. Raconter la même histoire, mais d'un point de vue différent permet d'aborder de nouveaux thèmes: l'adolescence, la relation avec le père.... C'est plutôt intéressant et montre qu'un remake peut vraiment apporter quelque chose de nouveau simplement si on change de point de vue.

Le problème, c'est que le film ne va pas jusqu'au bout de sa logique et de ce qu'il s'est fixé comme objectif. Le spectateur est amené à s'identifier à Dom: c'est lui qui est nouveau dans la bande, en apprend les codes et la culture. Peu à peu, il va se rendre compte que Bexy, loin d'être un modèle paternel et viril, n'est qu'un immonde connard. Le problème, c'est que les scènes montrant le caractère stupide de Bexy ne sont pas montrées du point de vue de Dom, mais de celui du spectateur: il s'agit essentiellement de scènes qui copient la version The Firm de 1989, sans intégrer Dom. Certes, le spectateur voit que Bexy n'est qu'une ordure, mais c'est par les yeux de Dom qu'il devrait l'apprendre. Ce n'est pas anecdotique car cela pose un gros problème de cohérence: l'histoire que l'on raconte est celle de Dom, pas celle de Bexy.

En terme de mise en scène, il n'y a pas réellement de problème, à part la question du point de vue, mais le film souffre de deux gros écueils: tout d'abord les acteurs incarnant Bexy et le Yeti sont beaucoup moins charismatiques que dans la version originale, ce qui est embêtant quand on doit incarner un chef de bande craint et respecté. Ensuite, le budget est plus important ce qui permet d'avoir plus de figurants et pose paradoxalement un autre problème: Bexy est trop montré comme étant un leader régnant sur une véritable petite armée (alors que dans la version d'originale il n'a dans son gang qu'un dizaine de gars) ce qui lui donne une aura qu'il ne devrait pas avoir.

Certes, la version de 2009 n'est pas sans défauts, mais reste agréable. Par contre, si vous regardez le film en VO, vous devez impérativement avoir une licence d'anglais avec Cockney en option car l'accent et l'argot rendent le film parfois dur à comprendre.

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